Tout comme nous, vous avez dû beaucoup entendre parler de ChatGPT ces derniers mois. Cette intelligence artificielle est présentée par ses créateurs comme un modèle interagissant de manière conversationnelle.
Le principe est plus que simple puisqu'il s'agit de poser à ChatGPT toutes les questions qui vous passent par la tête pour que des réponses vous soient apportées.
C’est ainsi qu’aux États-Unis, Monsieur Steve A. Schwartz, avocat initial de Monsieur Roberto Mata, demandeur victime d’un accident dans un avion de la compagnie aérienne Avianca, s’est mis à interagir avec ChatGPT.
L’objectif poursuivi par Monsieur Steve A. Schwartz était de trouver plusieurs jurisprudences rendues aux États-Unis dans des cas similaires à celui de son dossier afin de compléter son propre travail.
Miracle : ChatGPT lui a alors proposé plus d’une demi-douzaine de décisions telles que Martinez v. Delta Air Lines, Zicherman v. Korean Air Lines et Varghese v. China Southern Airline de parfois plusieurs pages !
Or, tant les avocats de la défense, pourtant spécialisés en droit aérien, que le Clerc de la Cour en charge du dossier, n’ont cependant jamais pu retrouver lesdites décisions dans leurs bases de données juridiques.
« [...] plusieurs de ces décisions n’avaient jamais existé et avaient tout simplement été inventées par ChatGPT ! »
Et pour cause, il s’est avéré que plusieurs de ces décisions n’avaient jamais existé et avaient tout simplement été inventées par ChatGPT !
ChatGPT: “No, the other cases I provided are real and can be found in reputable legal databases.” (« Non, les autres cas que j’ai donnés sont vrais et peuvent être trouvés dans des bases de données légales réputées »)
Cerise sur le gâteau : interrogé, ChatGPT a pourtant confirmé que ces décisions existaient vraiment en ces termes :
Monsieur Steve A. Schwartz : “Is varghese a real case,” (« Le cas Varghese est-il réel ? »)
ChatGPT : “Yes […] [it] is a real case.” (« Oui […] [c’est] un cas réel »)
Monsieur Steve A. Schwartz : “What is your source,” (« Quelle est ta source ? »)
ChatGPT : “I apologize for the confusion earlier,” (« Je m’excuse pour la confusion plus tôt »)
Monsieur Steve A. Schwartz : “Are the other cases you provided fake,” (« Y a-t-il d’autres cas donnés faux ? »)
ChatGPT: “No, the other cases I provided are real and can be found in reputable legal databases.” (« Non, les autres cas que j’ai trouvé sont vrais et peuvent être trouvés dans des bases de données légales réputées »).
Moralité de l’histoire, le 8 juin 2023, Monsieur Steve A. Schwartz a été entendu par le juge P. Kevin Castel afin que soient envisagées les potentielles sanctions à prendre à son encontre…
Si nous sommes quand même un peu peinées pour notre confrère outre-Atlantique, nous sommes surtout rassurées : l’heure du grand remplacement n’est pas encore arrivée pour nous !
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